martes, octubre 13, 2009

La voie de la normalisation pavée de sérieux obstacles

Le 10 octobre à Zurich, les ministres des Affaires étrangères arménien et turc, respectivement Edvard Nalbandian et Ahmet Davutoglu, ont signé les protocoles de normalisation des relations arméno-turques, rapporte le site d’information arménien Panarmenian.org. Ils l’ont fait en présence de la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, du ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov et de son homologue français Bernard Kouchner, ainsi que de Javier Solana, haut représentant pour la politique extérieure de l’Union européenne.

Pour le journal russe en ligne Vzgliad, “cette signature met fin à une haine de presque cent ans”. L’événement couronnant deux ans d’efforts de la Suisse, pays médiateur depuis 2007 du rétablissement des relations entre Ankara et Erevan, aurait pourtant pu ne pas avoir lieu. A l’heure prévue pour la signature, la délégation arménienne a refusé de signer en raison de son désaccord avec certains points du discours que devait prononcer le chef de la diplomatie turque. Selon le site d’information azerbaïdjanais Trend, il s’agissait “d’un passage concernant le conflit du Haut-Karabakh”. Les deux parties se sont finalement abstenues de toute déclaration.

Le document, qui doit encore être ratifié par les parlements des deux pays, prévoit le rétablissement des relations diplomatiques entre Ankara et Erevan et la réouverture à terme de la frontière commune. Néanmoins, les radicaux des deux pays s’opposent au dégel. Les deux pierres d’achoppement sont le problème de reconnaissance par la Turquie du génocide de 1915 et la question de l’enclave séparatiste azerbaïdjanaise à majorité arménienne du Haut-Karabakh. Le 9 octobre s’est déroulée à Erevan une importante manifestation contre le réchauffement des relations arméno-turques.

Pour la présidente du Parti social-démocrate arménien Lioudmila Sarkissian, citée par le site d’information arménien Armtoday.info, après ce pas, le président arménien Serge Sarkissian “ne restera pas longtemps dans son fauteuil de chef de l’Etat, car il a perdu tout soutien de la diaspora et du peuple arméniens”.

"Le processus de normalisation entre la Turquie et l’Arménie sera confronté à de sérieux problèmes”, renchérit le quotidien turc Hürriyet Daily News dans son éditorial. On pourrait croire que l’approbation des parlementaires turcs est acquise dans la mesure où le parti au pouvoir signataire du protocole de normalisation peut s’appuyer sur une majorité au sein du Parlement turc. La contestation la plus forte du rapprochement entre les deux pays viendrait du côté arménien. Mais, “en estimant que le vote des députés turcs est gagné d’avance, on risque d’avoir de mauvaises surprises, car il ne faut pas ignorer le poids des dissidents nationalistes dans les rangs du parti au pouvoir".

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